Agences, freelances, annonceurs : nous sommes de plus en plus souvent interpelés sur l’impact environnemental de nos actions de communication. Une nouvelle application mobile, la refonte d’un site web, une campagne email, une vidéo…
Comment évaluer et minimiser, dès la conception, les impacts environnementaux de nos supports ? Quelles bonnes pratiques pour prendre en compte tout le cycle de vie de nos créations ? Moins d’émissions, plus de bonne communication : nous vous avons donnés rendez-vous dans le cadre du World Forum, le rendez-vous incontournable des acteurs de la RSE pour faire avancer nos pratiques !
COMPTE-RENDU
Enjeu : Un monde vivable
Étude Green IT : L’homme et le numérique ont un fort impact sur les limites planétaires
- le numérique contribue à 40% de la limite planétaire sur le changement climatique (et à 4% des émissions mondiales de GES dans le monde)
- 40% du quota d’extraction des ressources abiotiques (= non renouvelables) minerais et métaux pour rester dans un monde vivable
- 35% du quota de consommation d’eau douce pour rester dans un monde vivable
Source : https://www.greenit.fr/le-numerique-en-europe-une-approche-des-impacts-environnementaux-par-lanalyse-du-cycle-de-vie/
La fabrication des équipements des utilisateurs (comme les ordinateurs ou les smartphone) concentre la majorité des impacts de par l’extraction des minerais.
L’hébergement (cloud) et le réseau impactent également mais d’une manière plus fine
- A chaque service les impacts vont être réparti différemment
La méthode idéale d’évaluation est l’analyse du cycle de vie
- Evaluer plusieurs impacts environnementaux (exemple : empreinte eau, émission de GES, épuisement des ressources minérales, etc.) pour l’ensemble du cycle de vie (de l’extraction des minerais jusqu’à la fin de vie) de chacun des équipements sous-jacents à un acte métier (exemple : réserver un train en ligne)
- Approche globale et systémique qui respecte des normes ISO
Il existe des outils pour s’évaluer de manière s’implifiée :
- Ecoindex: évaluer l’impact d’une page web
- GreenIT Analysis: plugin qui donne l’éco-index, 1ère approche qui donne des pistes d’améliorations
- Le référentiel des bonnes pratiques
La démarche d’écoconception :
La conception fonctionnelle et technique est un gros levier
- L’objectif n’est pas de mieux faire ce qui n’est pas essentiel mais plutôt d’arrêter de le faire (« enlever le gras plutôt que faire du gras bio »)
- Moins de ressources développées c’est moins de ressources à stocker
4 niveaux d’écoconception
- Amélioration du produit
Travailler la qualité et prendre en compte des règles pour les utilisateurs
Concrètement :
- Ne pas redimensionner les images dans le navigateurs mais en amont, les optimiser, réduire leur design
Ex : nombreux logos d’un footer retaillés dans le navigateurs = 2 Mo pour rien
- Chargement paresseux : ne pas automatiquement charger le bas d’une page web car il ne sera pas forcément consulté
- Favoriser les typographies standards
Ce sont des choses simples, à faire dès aujourd’hui
- Reconception, UX design
L’idée est de changer de mindset et de déconstruire ses habitudes de travail
Travailler sur la performance environnementale d’un site contribue à sa performance économique
Se poser les bonnes questions : est-ce que ça apporte quelque chose ?
Privilégier les liens externes pour les vidéos
Ex : Éviter les carrousels. En e-commerce, on préfère mettre à jour + souvent le site et les produits que de tous les mettre d’un seul coup
- Plus un utilisateur passe de temps sur mon site, plus je pollue
- Innovation des fonctions
Les niveaux 3 et 4 sont les plus difficiles à faire accepter :
- Logique de l’amélioration continue avec des solutions de rupture
- Repenser complètement une fonctionnalité (ex : lien mailto plutôt qu’un formulaire en ligne, quand c’est pertinent)
Ex : Remplacer le formulaire de contact par un lien de contact (mailto)
- Innovation sur le système de création de valeur
Question du modèle d’échange : quelle proposition de valeur, comment ?
Interroger aussi les modèles d’affaire, de production et de gouvernance
Conclusion
Grande question à se poser, sans forcément une réponse :
Quels sont les limites du modèle économique des agences web et autres entreprises du service numérique
A retenir :
2/3 des impacts proviennent de la fabrication des équipements
La loi doit encore aller plus loin
Pour se renseigner :
L’association Le Club Noé permet d’expérimenter de nouveaux modèles économiques
CONTACTS
Anthony Lecerf
Fondateur de It’s on Us et membre de l’association GreenIT
anthony.lecerf@itsonus.fr
Yann Kozon
Développeur web indépendant et membre de l’association GreenIT
contact@yannkozon.com
Vincent Cattoen
Directeur Associé chez Lemon Interactive
v.cattoen@lemon-interactive.fr