Thierry Fouquet est le Président co-fondateur de M La Constellation et co-fondateur de « Croisons le faire ».
Comment gérer l’inclusion dans l’événementiel ?
La check-list proposée ci-contre est complète pour organiser le “parfait événement inclusif”. Mais pour un organisateur d’événement, déjà soumis à de nombreuses contraintes de sécurité, sanitaires et évidemment budgétaire, cette longue liste “ à penser en plus” ne peut-elle pas faire un peu peur ?
En fait pour moi, l’inclusion c’est avant tout une conviction ! Car la différence est une richesse.
À partir du moment où, dans un écosystème, dans un lieu particulier que ce soit une communauté, un territoire, une entreprise ou une association, on a une plateforme commune de valeurs minimum et une capacité de s’écouter et de se respecter, la différence devient une richesse ! Je pense que plus le monde est complexe, plus la réponse à une question est fragmentée et donc plus on va être dans l’intelligence collective, plus on va être dans le partage et plus on aura la chance d’accoucher d’une réponse adaptée.
C’est pourquoi les formes de handicap ou les discriminations je ne les vois pas comme une obligation de faire parce qu’il faut respecter les minorités, les personnes fragiles,… J’’inverse la proposition et je dis : se passer de ces particularismes c’est se passer d’une partie de l’intelligence et d’une partie de sensibilité du monde. Donc non, ce n’est pas une contrainte, mais un cercle vertueux dont on ne doit plus se passer, même s’il faut faire quelques efforts pour l’enclencher.
Mon approche de l’inclusion est globale ! C’est avant tout travailler le sens et l’échange.
Dans un événement (que ce soient des colloques ou des conventions internes d’entreprise), notre spécialité c’est de travailler sur le sens : la parole et l’échange sont au cœur de notre réflexion. Car organiser un événement, ce n’est pas simplement louer une salle et faire venir un traiteur. C’est avant tout mettre en place les conditions pour une parole libérée et partagée par tous et toutes. Pour moi, être inclusif, c’est veiller à ce que chacun·e, intervenant·e, animateur·rice ou simple participant·e, puisse accéder à cette parole et à cet échange dans les meilleures conditions. Et quand je dis “chacun·e”, je parle des valides mais aussi des porteur·euses de différences ou de handicaps : sourd·e, aveugle ou un handicap invisible type hypersensibilité au son… Et si l’on veut que l’échange soit au cœur du dispositif événementiel, il faut alors que nous facilitions la démarche pour permettre à chacun individuellement et dans toutes ses particularités de s’exprimer et d’être entendu.
L’inclusion est générale car elle englobe des sujets bien au-delà du handicap, le vieillissement par exemple.
Qualité des signalétiques, taille des polices de caractères dans les documents transmis ou sur les outils numériques, etc…. Évidemment, chaque événement doit s’adapter à son public, et inclure TOUTES les différentes. Il faut que cela devienne aussi évident que les caractéristiques alimentaires chez les traiteurs (végétarien, allergie, sans gluten, etc …). Anticipons en amont les besoins des personnes, par exemple en interrogeant les participant·es dès les phases d’inscription. Puisqu’on parle de libérer la parole, alors nous organisateurs, commençons par mieux écouter les attentes de nos participant·es !
Au final, l’inclusion c’est un projet de société, du vivre ensemble.
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